Dans cette vie inquiète, au milieu de la contrainte des devoirs et des affaires, dans les chaînes du monde, au déclin de mon existence, je veux me rappeler l'ombre de mes joies évanouies, l'ombre des jours de ma jeunesse, où je trouvais mon bonheur dans la solitude, où je n'entrevoyais pas de refuge plus doux que celui des cloîtres, des cellules bâties sur les montagnes, où je m'élançais avec ardeur dans les profondeurs des forêts, dans les ruines des vieux châteaux, et où je n'avais pas de plaisir plus vif que de m'entretenir avec les morts.
Jean-Georges ZIMMERMANN, La solitude, 1784-1786 (trad. Xavier MARMIER, 1845).
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