S. AUGUSTIN. Les Confessions. Traduites en François. Par M. Arnauld d'Andilly. Lyon : Mathieu Libéral, 1690.
"Car y a-t-il une plus grande misère que d'être misérable sans reconnoître, & sans plaindre soy-même sa propre misère ; que de pleurer la mort de Didon, laquelle est venue de l'excès de son amour pour Enée, & de ne pleurer pas sa propre mort qui vient du défaut d'amour pour vous ? "
(I, xiii ; 28)
"ces vaines délices"
(II, i ; 45)
"Les viandes que l'on voit en songe sont très-semblables à celles que l'on nous présente lors que nous sommes éveillés & toutefois elles ne nourrissent pas ceux qui dorment parce q'ils dorment."
(II, vi ; 78)
"Le temps ne passe pas inutilement."
(IV, viii ; 111)
S. Ambroise : "La lettre donne la mort ; mais [...] l'esprit donne la vie."
(VI, iv ; 175)
"je m'égarois dans la voye large du siècle"
(VI, v ; 179)
Amis de S. Aug. : Alippe, Nebride.
"Mon esprit commande à mon corps, & il trouve dans le corps une prompte obéissance. Mon esprit commande à soi-même, & il trouve en soi-même une forte résistance. [...] D'où vient ce prodige si étrange ? [...] Mais c'est qu'il ne le veut qu'à demi : & qu'ainsi il ne le commande qu'à demi. Car son commandement n'a de force qu'autant que sa volonté a sa plénitude."
(VIII, ix ; 276)
Conversion de S. Aug. & d'Alipe : VIII, xii ; 284-287.
"Mais puis-je tirer quelque avantage de faire entendre mes Confession aux hommes, comme si c'étoient les hommes qui pûssent guérir toutes mes langueurs ? Ne voyons-nous pas qu'ils sont d'ordinaire aussi curieux de sçavoir la vie d'autruy, que négligens de corriger la leur propre ?"
(X, iii ; 334)
"Voila que je me promène dans les campagnes de ma mémoire, dans ces antres pour parler ainsi, & ces cavernes innombrables qui sont pleins d'un nombre infiny d'infinis genres de choses"
(X, xviii ; 362)
"Et qu'est-ce toute la vie que nous menons sur la terre, sinon une perpétuelle tentation ?"
(X, xxviii, "De la misère de cette vie" ; 378)
"Mais parce que les images de mes désordres passez sont encore vivants de ma mémoire, où mes longues habitudes les ont si profondément gravées, elles se présentent souvent à moy. Et bien que lors que je veille elles n'ayent aucune force sur mon esprit, elles en ont néanmoins dans mes songes, qu'elles ne me portent pas seulement jusques à y prendre plaisir, mais même jusques à une espèce de consentement & d'action. Et l'illussion de ces vains fantômes a tant de pouvoir sur mon esprit & sur mon corps, que des fausses vivions me persuadent lors que ie dors, ce que de véritables objets ne sçauroient me persuader lors que ie veille. Seigneur mon Dieu, ne suis ie pas alors ce que i'étois auparavant ? Et comment se peut-il donc faire qu'il y ait une aussi grande difference entre moy-même et moy-même, comme il y en a entre ce moment auquel je m'endors, & celui auquel je m'éveille."
(X, xxx ; 380-381)
"en l'âge que j'ay maintenant, mes actions [sont] si pures & si chastes, que je n'ay pas la moindre inclination à ce que je viens de dire, quand elle seroit si foible, qu'un seul clin d'œil seroit capable de l'arrêter."
(382)
"Ie suis très-éloigné de l'yvrognerie [...]. Mais quelquefois la gourmandise, c'est à dire, le plaisir de manger et de boire, me surprend."
(X, xxxi ; 387)
"A cette tentation il s'en joint une d'une autre sorte qui est en toutes manières plus périlleuse. Car outre cette concupisence de la chair qui se rencontre dans tous les plaisirs des sens, & de ces volutpez qui se font aimer avec tant de passion par ceux qui s'éloignent de vous, il y a dansl'ame une passion volage, indiscrete et curieuse, qui se couvrant du nom de science la porte à se servir des sens, non plus pour prendre plaisirs dans la chair, mais pour faire des épreuves & acquérir des connoissances par la chair. Et parce qu'elle consiste en un désir de connoistre, que la veüe est le premier de tous les sens en ce qui regarde la connoissance le saint Esprit l'a appelee la concupisence des yeux."
(X, xxxvi ; 396)
"& il y a grande difference entre se relever promptement, & ne tomber pas."
(400)
"les trois passions d'où naissent tous les désordres des hommes, la volupté, la curiosité & l'orgueil"
(X, xli ; 410)
S. Aug & le temps : XI (415-459)
"Donnez-vous à moy, mon Dieu, donnez-vous à moy, car je vous aime : Et si je ne vous aimme pas assez, faites que je vous aime davantage. Je ne sçaurois juger combien il manque d'amour pour en avoir asez, afin de me jeter avec ardeur entre vos bras, & ne m'en séparer jamais, jusqu'à ce que ma vie soit toute cachée dans la lumière de votre visage. Tout ce que je sçay, c'est que par tout ailleurs qu'en vous, je ne trouve que du dégoût & de la misère, non seulement hors de moy-mesme, mais aussi dans moy-mesme, & toute abondance qui n'est pas mon Dieu, m'est véritable indigence."
(XIII, viii ; 519)
"Certes il y en a peu qui sçachent ce qu'ils disent lors qu'ils parlent."
(XIII, xi ; 522)
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