AMBITION.
L’ambition est une funeste passion. C’est une formidable chose en vérité, qui brûle en moi d’un feu sombre et discret, lequel consume mon âme et la perd, et me fait chaque jour un peu plus seul au monde.
Je vois mes amis sincères s’éloigner de moi à mesure que mon empire s’accroît. Ceux qui demeurent n’en sont plus, n’en sont pas, et me suivent, calculateurs ou couards, comme ils suivent leur intérêt : il est sauf et profitable de courber l’échine et à mes pieds recueillir les dépouilles que je laisse dans mon sillage.
Il est vrai que nul n’a mon estime et que ceux qui la pourraient gagner s’attirent mon ressentiment à refuser mes présents. Du reste, les vents tournent vite dans les têtes. Nuit et jour une rebelle et traître rumeur murmure à mon oreille. Non sans raison je me défie de tous.
J’ai levé les obstacles et réduit mes adversaires à l’impuissance. Ma seule faiblesse est la paire d’heures journalière et réservée au sommeil que m’impose mon corps. Plus rien désormais ne se dresse entre moi et le monde, pas même les dieux.
Mais ce qui me conduit est ma perte, car qui m’aimerait pour autre chose que le pouvoir, les honneurs et les femmes — pour ce que je suis au dessous de l’or et de la gloire ?
L’ambition est une funeste passion. C’est une formidable chose en vérité, qui brûle en moi d’un feu sombre et discret, lequel consume mon âme et la perd, et me fait chaque jour un peu plus seul au monde.
Je vois mes amis sincères s’éloigner de moi à mesure que mon empire s’accroît. Ceux qui demeurent n’en sont plus, n’en sont pas, et me suivent, calculateurs ou couards, comme ils suivent leur intérêt : il est sauf et profitable de courber l’échine et à mes pieds recueillir les dépouilles que je laisse dans mon sillage.
Il est vrai que nul n’a mon estime et que ceux qui la pourraient gagner s’attirent mon ressentiment à refuser mes présents. Du reste, les vents tournent vite dans les têtes. Nuit et jour une rebelle et traître rumeur murmure à mon oreille. Non sans raison je me défie de tous.
J’ai levé les obstacles et réduit mes adversaires à l’impuissance. Ma seule faiblesse est la paire d’heures journalière et réservée au sommeil que m’impose mon corps. Plus rien désormais ne se dresse entre moi et le monde, pas même les dieux.
Mais ce qui me conduit est ma perte, car qui m’aimerait pour autre chose que le pouvoir, les honneurs et les femmes — pour ce que je suis au dessous de l’or et de la gloire ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire