mardi 29 mars 2011

Textes courts : Type 3

TYPE 3.


Elle est comme une muraille attendrissante, un bastingage qu’on ne pourrait toucher, qu’on ne pourrait et qu’on ne peut qu’entendre.

Elle ne s’aime pas vraiment — ou plutôt : elle s’aime comme s’aiment les femmes : selon son compagnon. Elle aime assez ses petits seins qu’elle croit en pomme ; ses fesses lui déplaisent : on lui a trop répété qu’elles étaient grosses ; ingénûment, elle prend ses bourrelets pour de la peau.

Son contact avec le monde se borne aux mots ; le reste la raidit et la laisse froide : faute sans doute à une éducation quelque peu puritaine. Elle les use avec un grand désespoir et vide au cœur, vague à l’âme.

Quand elle parle des choses qui lui répugnent, elle devient vulgaire. C’est chose triste et risible tout à la fois.

Tout doit être propre et lisse. Tout ce qui suinte, grouille, tâche et dégouline doit disparaître — ou plutôt : elle résout cela à la manière des femmes : elle fait comme si rien de cela n’existait.

On voudrait l’aider ; mais on n’y peut rien faire.

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