samedi 15 novembre 2008

GIRAUDOUX : La menteuse.



Jean GIRAUDOUX. La menteuse.
Paris : Le Cercle du Nouveau Livre, 1969.


« Réginald fuyait les femmes. Non parce qu’il ne les aimait pas. Mais il sentait peut-être plus fortement que ses amis cette vérité qu’à son âge l’homme cesse d’être le chasseur et est devenu le gibier. Dès qu’elles voient l’homme passer ses quarante ans, il y a cohue chez les femmes pour ne pas laisser aller se perdre dans la mort tout ce que cet homme contient encore de tendresse, de sagesse, et aussi de forces. Elles prennent leur ticket. Elles le poursuivent. Elles aiment étendre sur le linceul un corps, une âme, épuisés morts pour elles. »
(7)

« Le vrai conflit humain ne commence qu’à partir des rois, et l’âme n’appartient vraiment qu’à ceux qui n’ont pas à s’occuper de leur corps, qui n’ont pas de corps. Aux rois ou aux enfants. »
(16)

« il n’y avait dans le monde que deux espèces d’êtres, ceux qui se chantaient et ceux qui ne se chantaient pas. »
(41)

« la vérité est que nous avons tous plusieurs voix. »
(51)

« Une ou deux secondes, le temps pour une femme de changer de vérité. »
(121)

« Les peines d’enfant sont pour les enfants. Elles sont trop terribles pour les grandes personnes. »
(211)

La « recette de virginité » de Nelly : « la mémoire d’une femme ne dépasse pas le dernier amant ».
(230)

« elle le suivait comme on suit quelqu’un qui a une clé.” »
(244)

« Nous n’avons pas de vie, qu’est-ce que cinquante ou quatre-vingts ans sur terre ? Mais chacun de nous peut exister, s’il a son existence légendaire. L’homme ou la femme qui n’est pas légendaire n’est rien. Le tout est de trouver sa légende. »
(255)

« Il leur parlait : parler à une femme consiste à remuer les lèvres et la langue en les regardant, et en lisant dans leurs yeux quels mouvements il convient de donner à ces lèvres et à cette langue. »
(274-275)

« En fait la mémoire que les femmes ont des hommes qui les ont aimées doit être celle que les hommes ont d’elles. »
(280)

« Il ne faut pas être dur pour aucun contemporain, homme ou femme, animal ou insecte. C’est tellement prodigieux qu’ils aient trouvé, en cette fuite de milliers de siècles, le moyen d’être sur la terre en même temps que vous. »
(297)



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