LA RUE.
Tous marchent d’un pas inégal, certains ralentissant d’autres, d’autres faisant presser le pas à leur voisin, par possible paresse, nonchalance feinte ou presse inutile — fonction, aussi, de la longueur de leurs jambes et du confort relatif de leur chausse.
Ils se déplacent par petits groupes, lesquels se composent de mâles, de femelles ou encore d’individus appartenant à chacun de ces sexes. Tous âges s’y retrouvent, mais il est rare que les membres d’un même groupe aient plus de dix ans d’écart. Le cas échéant, on a probablement affaire à une famille ou à quelque chose qui s’y apparente.
Certains marchent seuls, lesquels regardent, à la dérobée et avec envie, les groupes qui croisent leur chemin. Leurs yeux se détournent quand leur regard est par ceux-là surpris.
Les amis discutent plaisamment, entrent parfois dans des cafés, d’où des rires diffus s’échappent. Des collégiens parlent d’ordinateur et de jeux vidéo ; des collégiennes parlent en gloussant d’amourettes fatales. Des hommes trentenaires parlent filles et femmes ; des femmes trentenaires parlent grand’amour et mariage. Des couples babillent ou ne babillent pas. Des fillettes courent au devant de leurs parents, lesquels s’entretiennent politique. Les chiens prennent garde à ne se faire écraser pas, et suivent docilement la masse.
La rue est colorée à cette heure. La journée de travail est terminée, qui ne reprendra pas demain pour cause de fin de semaine. La nuit ne tombe pas encore, car l’été approche. Le soleil n’est pas couché, mais aucun rayon ne touche le pavé, arrêtés en leur course par les immeubles. Les devantures s’illuminent.
Cette rue est la vie et l’innocence mêmes, gouvernées par l’envie, et vaine.
Est-il possible qu’ils soient aveugles ? Le monde avance comme si de rien n’était. C’est un flot de dormeurs, bien installés, tranquilles.
Je me fraye un chemin tant bien que mal en sens contraire, toutes veines ouvertes.
Tous marchent d’un pas inégal, certains ralentissant d’autres, d’autres faisant presser le pas à leur voisin, par possible paresse, nonchalance feinte ou presse inutile — fonction, aussi, de la longueur de leurs jambes et du confort relatif de leur chausse.
Ils se déplacent par petits groupes, lesquels se composent de mâles, de femelles ou encore d’individus appartenant à chacun de ces sexes. Tous âges s’y retrouvent, mais il est rare que les membres d’un même groupe aient plus de dix ans d’écart. Le cas échéant, on a probablement affaire à une famille ou à quelque chose qui s’y apparente.
Certains marchent seuls, lesquels regardent, à la dérobée et avec envie, les groupes qui croisent leur chemin. Leurs yeux se détournent quand leur regard est par ceux-là surpris.
Les amis discutent plaisamment, entrent parfois dans des cafés, d’où des rires diffus s’échappent. Des collégiens parlent d’ordinateur et de jeux vidéo ; des collégiennes parlent en gloussant d’amourettes fatales. Des hommes trentenaires parlent filles et femmes ; des femmes trentenaires parlent grand’amour et mariage. Des couples babillent ou ne babillent pas. Des fillettes courent au devant de leurs parents, lesquels s’entretiennent politique. Les chiens prennent garde à ne se faire écraser pas, et suivent docilement la masse.
La rue est colorée à cette heure. La journée de travail est terminée, qui ne reprendra pas demain pour cause de fin de semaine. La nuit ne tombe pas encore, car l’été approche. Le soleil n’est pas couché, mais aucun rayon ne touche le pavé, arrêtés en leur course par les immeubles. Les devantures s’illuminent.
Cette rue est la vie et l’innocence mêmes, gouvernées par l’envie, et vaine.
Est-il possible qu’ils soient aveugles ? Le monde avance comme si de rien n’était. C’est un flot de dormeurs, bien installés, tranquilles.
Je me fraye un chemin tant bien que mal en sens contraire, toutes veines ouvertes.
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