mardi 15 juin 2010

Textes courts : Mots

MOTS.


Je n’oublie rien ; c’est un grand tort.

La parole qu’on dit et veut, la promesse tenue se font rares de nos jours. Faut-il en déduire l’invaleur du langage ? Concluons bien plutôt au parjure.

L’on se meut dans les mots comme dans quelque chose d’utile ; mais à sa pioche le mineur est fidèle. Des mots qu’on prononce la survie ne dépend ; mais de leur usage sûr, vie de confiance aux autres et à soi d’honneur.

Masques affables et paroles charmeuses, petits rien ou grandes merveilles : le trompeur et le faux sont en vogue. Les hommes veulent passer pour oublieux : ils ne sont que menteurs, car je me souviens pour eux.

Quand encontrerai-je celle ou celui à qui je pourrai me fier comme à moi-même ? J’aimerais avoir dans la tête autre chose que des paroles qui ne sont pas miennes.

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