MIROIRS.
Toute ma vie on m’a confronté à une certaine image de moi-même : celle, dite innocente, que m’offraient les miroirs. Mon aversion pour ceux-ci n’a cessé de grandir.
Quand je croise des gens, j’ai l’impression de me trouver en face de leur reflet et d’être moi-même miroir. Cela ne m’amuse plus d’observer ceux-là se mirer avec attention dans ma personne, de les voir y quêter le moindre changement de leur humeur et se rejouir peu secrètement, quand ils y apercoivent une image qu’ils croient flatteuse, où ils pensent paraître à leur avantage, et qui les porte à la chérir plus qu’eux-mêmes par complaisance.
On aurait tort de croire que cette complaisance se borne aux objets qui entretiennent l’amour-propre : quand une grande douleur, une lassitude même nous touchent, on aime à vérifier, du coin sec de l’œil, que l’apparence concorde. Miroirs morts et vivants déchaînent les sentiments égotiques outre mesure, amour, haine, et toutes leurs nuances.
Il ne m’a pas échappé que toute relation méséante avec soi-même, laquelle n’a point même besoin d’être excessive, se fait au détriment du commerce qui se pourrait sincèrement nouer avec autrui. Maintenir un équilibre entre ces deux parts est nécessaire, dont l’essence et le fondement est de se pouvoir supporter, et dont la ressource se trouve en soi-même. Alors peut-on faire face à son image et peut-être en rire.
Pour l’heure, il m’importe seulement de briser tous les miroirs, que ceux-ci ornent nos murs, ou nos cœurs, et dût-ce jeter ceux qui les portent dans une confusion fatale ; car il faut être fort et vivre droit et fier.
Toute ma vie on m’a confronté à une certaine image de moi-même : celle, dite innocente, que m’offraient les miroirs. Mon aversion pour ceux-ci n’a cessé de grandir.
Quand je croise des gens, j’ai l’impression de me trouver en face de leur reflet et d’être moi-même miroir. Cela ne m’amuse plus d’observer ceux-là se mirer avec attention dans ma personne, de les voir y quêter le moindre changement de leur humeur et se rejouir peu secrètement, quand ils y apercoivent une image qu’ils croient flatteuse, où ils pensent paraître à leur avantage, et qui les porte à la chérir plus qu’eux-mêmes par complaisance.
On aurait tort de croire que cette complaisance se borne aux objets qui entretiennent l’amour-propre : quand une grande douleur, une lassitude même nous touchent, on aime à vérifier, du coin sec de l’œil, que l’apparence concorde. Miroirs morts et vivants déchaînent les sentiments égotiques outre mesure, amour, haine, et toutes leurs nuances.
Il ne m’a pas échappé que toute relation méséante avec soi-même, laquelle n’a point même besoin d’être excessive, se fait au détriment du commerce qui se pourrait sincèrement nouer avec autrui. Maintenir un équilibre entre ces deux parts est nécessaire, dont l’essence et le fondement est de se pouvoir supporter, et dont la ressource se trouve en soi-même. Alors peut-on faire face à son image et peut-être en rire.
Pour l’heure, il m’importe seulement de briser tous les miroirs, que ceux-ci ornent nos murs, ou nos cœurs, et dût-ce jeter ceux qui les portent dans une confusion fatale ; car il faut être fort et vivre droit et fier.
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