mardi 27 juillet 2010

Textes courts : Soir

SOIR.


Il se tenait en tailleur, le dos voûté, les épaules en avant, vêtu de son kimono noir dont la douceur apaisait ses chairs. Les arètes des deux coudes touchaient table.

La paume de sa main gauche recevait dans son creux la mâchoire, et semblait seule soutenir son être.

La lumière mouvante qui émanait de la flamme laissait deviner les yeux immobiles et clairs, tournés vers l’intérieur.

La main droite allait et venait à intervaux divers du cendrier à la bouche, laquelle distraitement têtait, d’un plaisir sûr, cette dernière cigarette d’avant-somme dont le bout rouge vibrait comme la chandelle, et qui comme elle cesserait bientôt.

On pouvait entendre le crépitement de ce qui par le souffle se consume, et cette expiration qui par moments pouvait passer pour un soupir.

Dehors, les grillons chantaient dans la nuit sans nuage.

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