Chapitre dix-huitième,
Où tout
Tourne
Court.
Où tout
Tourne
Court.
« — Au bar, au bar, jeune homme ! Où pensiez-vous que je pusse être ?
— Qui sait ? » répondit N d’un air enjoué.
Dmitriu venait d’apparaître dans l’allée, demi-sourire en bouche. Il regardait, l’un et l’autre conversants, de haut — ce qui n’était rien que normal, puisqu’il était debout.
« — Joignez-vous donc à nous, fit N.
— Un instant, un instant… »
Le damoiseau préposé aux boissons revenait de son tour de train. Dmitriu le hêla et rejoignit, revint, un grand verre de bière blonde à la main, et prit place, ainsi que prié.
« — Quoi de neuf les enfants ? demanda-t-il par dessus ses lunettes.
— Oh, pas grand’chose, voyez-vous. L’on me reproche encore de parler par énigmes et images, ainsi que d’avoir un peu trop lu Zarathoustra, lui répondit N.
— Eh eh, je vois je vois.
— Non, non, pas du tout, rattrapa la jeune fille, avec le geste, qui s’adressa en suite à N : Il faudrait que l’on continue cette discussion un autre jour, un peu plus tard, euh, si cela ne vous dérange pas.
— Ah, autour d’un flacon de sake, alors. Du reste, cela ne dépend pas de moi : je ne fais que suivre, lui expliqua N d’un roulement d’yeux vers la tierce personne.
— Oh oh ! fit Dmitriu en fixant son compagnon de voyage : vous savez très bien que ce n’est pas vraiment le cas, n’est-ce pas ?
— Ça, je me demande, fit N en manière d’ellipse. Au fait, depuis quand je suis somnambule, eh ?
— Ah ah, j’ai dû confondre ! Toutes mes excuses, jeune homme. (Il s’inclina, par jeu, probablement.)
— Oui oui, c’est ça. Une bonne excuse pour s’éclipser, plutôt…
— Alors c’était pas vrai ? demanda ingénûment la jeune femme. Eh bien…
— Toujours est-il que je suis revenu, car l’on va bientôt arriver, interrompit Dmitriu dans un modeste embarras.
— Ah. Bon, fit N.
— Cela passe toujours aussi vite ! » commenta la jeune fille d’un sourire.
N jeta un œil par la fenêtre : l’océan défilait aux côtés du train, identique et différent, indifférent. Le soleil, que l’on voyait à dix heures, descendait lentement, et ne tarderait pas à éclairer une face de la Terre qui n’était pas celle-ci. Sûrement un de leurs trucs pour éviter le décalage horaire…
« — En effet, mon garçon, en effet… coupa Dmitriu, malicieusement.
— Vous m’expliquerez un autre jour », coupa N à son tour.
N regarda son verre, avec lequel ses doigts jouaient depuis tout à l’heure : les glaçons avaient fondu.
— Qui sait ? » répondit N d’un air enjoué.
Dmitriu venait d’apparaître dans l’allée, demi-sourire en bouche. Il regardait, l’un et l’autre conversants, de haut — ce qui n’était rien que normal, puisqu’il était debout.
« — Joignez-vous donc à nous, fit N.
— Un instant, un instant… »
Le damoiseau préposé aux boissons revenait de son tour de train. Dmitriu le hêla et rejoignit, revint, un grand verre de bière blonde à la main, et prit place, ainsi que prié.
« — Quoi de neuf les enfants ? demanda-t-il par dessus ses lunettes.
— Oh, pas grand’chose, voyez-vous. L’on me reproche encore de parler par énigmes et images, ainsi que d’avoir un peu trop lu Zarathoustra, lui répondit N.
— Eh eh, je vois je vois.
— Non, non, pas du tout, rattrapa la jeune fille, avec le geste, qui s’adressa en suite à N : Il faudrait que l’on continue cette discussion un autre jour, un peu plus tard, euh, si cela ne vous dérange pas.
— Ah, autour d’un flacon de sake, alors. Du reste, cela ne dépend pas de moi : je ne fais que suivre, lui expliqua N d’un roulement d’yeux vers la tierce personne.
— Oh oh ! fit Dmitriu en fixant son compagnon de voyage : vous savez très bien que ce n’est pas vraiment le cas, n’est-ce pas ?
— Ça, je me demande, fit N en manière d’ellipse. Au fait, depuis quand je suis somnambule, eh ?
— Ah ah, j’ai dû confondre ! Toutes mes excuses, jeune homme. (Il s’inclina, par jeu, probablement.)
— Oui oui, c’est ça. Une bonne excuse pour s’éclipser, plutôt…
— Alors c’était pas vrai ? demanda ingénûment la jeune femme. Eh bien…
— Toujours est-il que je suis revenu, car l’on va bientôt arriver, interrompit Dmitriu dans un modeste embarras.
— Ah. Bon, fit N.
— Cela passe toujours aussi vite ! » commenta la jeune fille d’un sourire.
N jeta un œil par la fenêtre : l’océan défilait aux côtés du train, identique et différent, indifférent. Le soleil, que l’on voyait à dix heures, descendait lentement, et ne tarderait pas à éclairer une face de la Terre qui n’était pas celle-ci. Sûrement un de leurs trucs pour éviter le décalage horaire…
« — En effet, mon garçon, en effet… coupa Dmitriu, malicieusement.
— Vous m’expliquerez un autre jour », coupa N à son tour.
N regarda son verre, avec lequel ses doigts jouaient depuis tout à l’heure : les glaçons avaient fondu.
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