ASCENSION.
Hier encore le chemin était dur. L’on a monté une paire d’étages. Greg était à bout de force : on a dû l’abandonner à regret. Les plus résistants d’entre nous seuls arriveront au sommet.
Le manque d’oxygène se fait sentir à chaque marche, lesquelles ne sont pas même tout à fait sûres. Notre rythme a certes ralenti ; mais l’on aurait tort de s’attendre à pouvoir maintenir celui qui était le nôtre au commencement de l’expédition.
C’était il y a un mois.
Il est vrai que nous avons fait fausse route à deux reprises, ce qui nous contraignit à rebrousser un chemin que nous avions parfois mis trois jours à parcourir. La fière détermination qui nous animait s’émousse maintenant de jour en jour.
Il suffit de regarder chacun de nos visages creusés, tirés, gris presque, pour constater les ravages du jeu des éléments et le surcroît de dépense qu’il occasionne dans notre ascension.
La fatigue n’est pas la seule en cause. Il y a six jours, plutôt que de poursuivre le calvaire, Sixtine a préféré se jeter dans le vide qui sépare les deux rembardes de l’escalier. Au moment de sauter, elle nous demanda de l’excuser. Le fracas du choc entre son corps et le sol — mais peut-être n’était-ce qu’un palier — nous parvint, comme étouffé, quelques minutes plus tard.
C’est alors que les nerfs du groupe ont commencé à lâcher. Je n’aurais jamais cru que cela pût arriver si vite. La grimpe physique de l’immeuble se meut insensiblement en lutte psychologique, contre soi-même, contre les autres, contre ces marches de bois ciré qui toutes se ressemblent et n’en finissent.
Les provisions commencent à manquer suffisamment pour qu’on les rationne tous les jours un peu plus. Il ne m’étonnerait pas qu’entre nous des querelles se déclarent. Ce sera lors plus dur encore de maintenir un semblant d’ordre et de courtoisie, duquel notre vie dépend.
Nous restent cinq jours avant la date que notre hôte a fixée pour la petite fête à laquelle il nous a conviés — invitation que tous alors avions joyeusement acceptée.
Il est encore humainement possible que nous arrivions à temps, à raison de deux ou trois étages par jour.
C’est pourquoi il nous faut garder notre calme et persévérer dans notre effort, quelles qu’en puisse être les conséquences. Car, dussions-nous n’avoir qu’une heure de retard, nous perdrions un ami pour n’avoir tenu parole, et ne trouverions au sommet que porte close.
Hier encore le chemin était dur. L’on a monté une paire d’étages. Greg était à bout de force : on a dû l’abandonner à regret. Les plus résistants d’entre nous seuls arriveront au sommet.
Le manque d’oxygène se fait sentir à chaque marche, lesquelles ne sont pas même tout à fait sûres. Notre rythme a certes ralenti ; mais l’on aurait tort de s’attendre à pouvoir maintenir celui qui était le nôtre au commencement de l’expédition.
C’était il y a un mois.
Il est vrai que nous avons fait fausse route à deux reprises, ce qui nous contraignit à rebrousser un chemin que nous avions parfois mis trois jours à parcourir. La fière détermination qui nous animait s’émousse maintenant de jour en jour.
Il suffit de regarder chacun de nos visages creusés, tirés, gris presque, pour constater les ravages du jeu des éléments et le surcroît de dépense qu’il occasionne dans notre ascension.
La fatigue n’est pas la seule en cause. Il y a six jours, plutôt que de poursuivre le calvaire, Sixtine a préféré se jeter dans le vide qui sépare les deux rembardes de l’escalier. Au moment de sauter, elle nous demanda de l’excuser. Le fracas du choc entre son corps et le sol — mais peut-être n’était-ce qu’un palier — nous parvint, comme étouffé, quelques minutes plus tard.
C’est alors que les nerfs du groupe ont commencé à lâcher. Je n’aurais jamais cru que cela pût arriver si vite. La grimpe physique de l’immeuble se meut insensiblement en lutte psychologique, contre soi-même, contre les autres, contre ces marches de bois ciré qui toutes se ressemblent et n’en finissent.
Les provisions commencent à manquer suffisamment pour qu’on les rationne tous les jours un peu plus. Il ne m’étonnerait pas qu’entre nous des querelles se déclarent. Ce sera lors plus dur encore de maintenir un semblant d’ordre et de courtoisie, duquel notre vie dépend.
Nous restent cinq jours avant la date que notre hôte a fixée pour la petite fête à laquelle il nous a conviés — invitation que tous alors avions joyeusement acceptée.
Il est encore humainement possible que nous arrivions à temps, à raison de deux ou trois étages par jour.
C’est pourquoi il nous faut garder notre calme et persévérer dans notre effort, quelles qu’en puisse être les conséquences. Car, dussions-nous n’avoir qu’une heure de retard, nous perdrions un ami pour n’avoir tenu parole, et ne trouverions au sommet que porte close.
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