samedi 23 février 2019

André Berry, L'Amour en France I (1962)


André BERRY. L'Amour en France. Prose et vers. Tome 1 (XIe-XVIIe siècles). Paris : La Table Ronde, 1962.


Le mariage, en ces temps reculés [XIe-XIIe s.], était déjà une des plaies majeures de l'amour.
(p.18)

Le revers de l'amour courtois : misogynes, libertins, défenseurs du droit naturel
(p. 62)

La femme fait la loi au marché, quand chacun s'empresse pour l'avoir [...] ; telle femme a bien mérité son malheur qui prend la peine d'aimer un seul homme.
(Jean de Meung, Roman de la Rose ; p. 71)

Nature n'est pas si folle qu'elle fasse naître Marotte seulement pour Robichon, si nous regardons bien, ni Robichon pour Mariette, ni pour Agnès, ni pour Perrette [...].
(ibid. ; p. 72)

Et l'union des esprits est pour moi sans délices,
Si les charmes des sens n'y prennent quelque part.

(Malherbe, ; p.312)

Pourquoi s'en prendre aux hommes de ce que les femmes ne sont pas savantes ? Par quelles lois, par quels édits, par quels rescrits leur a a-t-on défendu d'ouvrir les yeux et de lire, de retenir ce que'elles ont lu et d'en rendre compte ou dans leur consersation, ou par leirs ouvrages ? Ne se sont-elles pas, au contraire, établies elles-mêmes dans cet usage de ne rien savoir, ou par la faiblesse de leur complexion, ou par la paresse de leur esprit, ou par le soin de leur beauté, ou par une certaine légèreté qui les empêche de suivre une longue étude, ou par le talent et le génie qu'elles ont seulement pour les ouvrages de la main, ou par les distractions que donne le détail d'un domestique, ou par un éloignement naturel des choses pénibles et sérieuses, ou par une curiosité toute différente de celle qui contente l'esprit, ou par un tout autre goût que celui d'exercer leur mémoire ? Mais à quelque cause que les hommes puissent devoir cette ignorance des femmes, ils sont heureux que les femmes, qui les dominent d'ailleurs par tant d'endroits, aient sur eux cet avantage de moins.
(La Bruyère, Les Caractères ; p. 407).

Nous serons, merci Dieu, toujours femmes de bien ;
Et quand bien nous aurions du lait dans les mamelles,
Nous prouverons encor que nous sommes pucelles.

(Claude d'Esternod, "Hypocrisie d'une femme qui feignait d'être dévote et fut trouvée putain", in l'Espadon Satyrique de 1619 ; p. 415)


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