Gabriel MATZNEFF, La Jeune Moabite. Journal 2013-2016. Paris : NRF Gallimard, 2017.
une bonne partie de nos chagrins vient de l'excessive place que nous accordons aux autres, à nos illusions touchant le besoin qu'ils ont de nous, l'intérêt qu'ils nous témoignent. [...] En réalité, les gens, y compris nos proches, se passent très bien de nous.
(pp. 229-230)
Mon journal intime ? Une somme de connaissances, d'observations, de réflexions, de choses vues sur les adolescentes, les jeunes filles, voire sur les femmes, car la femme qui, vingt ou trente ans après, renie son passé avec rage et détermination, le piétine, tente de l'effacer ou, mieux encore, le réécrit, est cette même adolescente ivre de bonheur de découvrir l'amour dans les bras de son premier amant, cette même jeune fille qui, après quelques années de félicité, ne se satisfait plus de ce qu'elle vit, commence à souffrir de jalousie, rêve de mariage, de maternité.
(p. 284)
Ne jamais sous-estimer l'emprise de la respectabilité bourgeoise sur les femmes d'âge mur.
(p. 304)
Il ne faut jamais vouloir convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit.
(p. 535)
un gros paquet [de courrier] qui ne contenait ni une lettre d'amour ni un chèque, autrement dit un courrier de merde, sans le moindre intérêt.
(p. 553)
Je veux bien mourir, mais pas à genoux égorgé par un jeune con barbu, merci bien.
(p. 663)
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